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Le blog de Photographes Parisiens

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26 Juin 2009 , Rédigé par Photographes Parisiens

Site des Photographes Parisiens

 

Lettre reprise dans le monde des artisans n°57 du mois d’avril 2007.
Journal de la chambre des métiers de paris
Bonjour,
À mon avis, vous parlez trop des mêmes métiers et des mêmes diffi cultés. Depuis septembre
que je suis à mon compte, je n’ai jamais lu un article sur les photographes. Le marché de notre
métier subit une mort en direct à cause de la photo numérique. Aucune loi ne nous protège et
tout le monde peut faire de la photo, même La Post e s’y met. La boulangerie du coin pourrait
avoir sa borne photo si elle le voulait et l’État ne ferait rien.
Un lect eur photographe des Ardennes.
Ce lect eur nous a rejoints just e après la publication d’une page consacrée au
métier de photographe dans le monde des artisans n°50.
Nous y présentions le point de vue d’artisans qui s’en sortent en faisant valoir
leur savoir faire en matière de prise de vue et en s’orientant vers le haut de
gamme, là où le meilleur appareil numérique ne remplacera pas les compétences
de l’artisan. Diffi cile en revanche pour notre magazine de défendre une
réglementation interdisant au « boulanger du coin », qui est aussi notre lect eur,
de proposer un service photo, alors que nous recevons de nombreux courriers
dénonçant la législation déjà trop contraignante qui pèse sur les artisans...


Les photographes menacés
Tous les purist es regrettent cette décadence. 15000
vitrines de photographes en France il y a 10 ans, 4000
aujourd’hui. Dans 10 ans combien serons nous ? Si on
retire de l’Hist oire la photographie argentique alors nous
n’aurions plus rien au niveau culturel à montrer.
Daniel Botti



Méditation
Dès l’achat d’un film 24x36 argentique, le plaisir commence.
Le plaisir de la délicieuse attente du résultat.
Prendre son temps pour la prise de vue ; cadrer, construire son
image calmement. Et l’attente d’avoir pris les 36 vues pour connaître
le résultat.
Porter la pellicule à son artisan Photographe, parler avec lui des
sujets traités, des lumières...
Lui confier notre émotion de la prise de vue pour qu’il la perçoive
et la comprenne lors du développement.
La patiente surprise du développement avant la satisfaction
partagée entre l’auteur et l’artisan.
Non, l’argentique n’est pas prêt de disparaître et l’artisan peut
être rassuré.
Le numérique, malgré son fulgurant effet de mode, ne pourra
jamais, par sa déconcertante facilité et ses résultas discutables,
détrôner l’argentique.
Partisans du numérique, continuez à photographier à bout de bras,
sans cadrer, continuez à photographier n’importe quoi, n’importe
comment pour rectifier ensuite à l’aide de votre ordinateur...
Vous vous trompez, vous ne faites plus de la photographie.
Laissez nous le plaisir de faire de l’argentique, avec passion pour
le respect de cet art.
Jean-Philippe Lemoine


Le coup de gueule de l’ancien
Ceux qui me connaissent, me décrive en général comme une
personne optimiste, mais aujourd’hui je suis triste.
Je suis triste parce que l’évolution d’un soi-disant progrès, censé
m’apporter le bonheur, me conduit dans une impasse.
La photographie, Mesdames et Messieurs, cette photographie que
j’aime, c’est à dire en noir et blanc, argentique, tirée sur papier baryté,
dans la pure tradition et la continuité d’esprit de son inventeur,
Nicéphore NIEPCE, un Français, ne l’oublions jamais, et bien cette
photographie est en train de mourir, lâchement assassinée par des
intérêts qui n’osent pas dire leur nom.
Alors que de nombreux amateurs d’Art éclairés se pâment d’extase
devant des tirages photographiques ayant un siècle d’existence, dans
le même temps, des artisans besogneux, des amateurs pugnaces,
pratiquant la photographie argentique dans les règles connaissent
les pires difficultés pour assouvir leur passion. La menace de pénurie
de nos matières premières est chaque jour annoncée. Trouver les
produits chimiques et les surfaces sensibles correspondantes va
relever du parcours du combattant. Ajouter à cela une envolée des
prix vertigineuse et vous aurez une idée de la situation à laquelle est
confrontée une poignée de braves gens, des photographes, ces doux
rêveurs qui croyaient que le monde était forcément bon... et beau.
Comprenez-moi bien, je ne mène pas un combat d’arrière garde,
le monde de la photographie numérique se doit naturellement
d’exister, mais le photographe pratiquant l’argentique doit pouvoir
continuer de s’exprimer dans un acte photographique « à l’ancienne »
s’il le souhaite.
Ainsi les choses trouveront un équilibre harmonieux, loin des
phénomènes de mode que l’on peut rencontrer dans de nombreuses
expositions photographiques contemporaines.
Heureusement grâce à la divine providence, nous avons quelques
groupements ou associations qui rassemblent ces photographes
orphelins de leur technique. Les Photographes Parisiens conduits
par notre Ami Daniel Botti en sont un bel exemple...
Et puisque nous sommes dans les exemples, je vous en livre un
gratuitement :
Aujourd’hui, tout le monde ou presque possède un ordinateur,
bien. La plupart des jeunes, que plus rien n’épate, manipule
l’informatique comme qui rigole, bien. Maintenant prenez avec vous
un jeune, initiez-le « aux secrets de la Chambre noire », ce combat
avec la matière, baigné de l’odeur d’hyposulfite, l’instant unique,
ceux qui l’ont vécu n’ont jamais oublié, où pour la première fois
l’image apparaît lentement dans la cuvette de révélateur. Constatez
le comportement stupéfait de votre apprenti laborantin. Avouez
que cela a une autre gueule qu’une sortie d’imprimante… Le plaisir
ressenti en est incomparablement plus sensuel.
Alors mes frères photographes n’abandonnons jamais la
photographie argentique, elle peut encore tant apporter à ceux qui
veulent s’en donner la peine... et alors leurs journées de RTT seront
encore plus belles. Vive la vie. Je suis déjà moins triste…
À bientôt.
Michel Julia


Argentique le mot est lancé, les pour, les contre...
Il ne s’agit pas ici de partir dans ce débat, mais simplement de faire
une petite analyse de la situation de la photographie dans l’avenir, je
ne suis pas nostalgique de l’ancien temps de la photo mais pourtant
tant de photographes amateurs et professionnels du XIXe siècle nous
ont laissé des témoignages de cette époque (ceux-ci font le bonheur
de beaucoup d’éditeurs de livres et le bonheur des internautes).
Pourra t’on au XXIIe siècle faire profiter à nos descendants de toutes
ces images numériques du XXIe siècle.
Je ne veux pas faire ici le procès de la conservation des supports
(papier ou numérique) mais de l’évolution très rapide des machines
pour restituer l’image, dans cent cinquante ans quelle machine lira
nos enregistrements ?
Je crois en l’avenir, il suffit de voir le nombre de jeunes talents
amoureux du noir et blanc argentique et aussi des chiffres de
fréquentation des expositions photo grandes ou petites où l’on
retrouve presque toujours de magnifiques tirages argentiques noir
et blanc.
Gérard Chevalier

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